samedi 30 août 2014

Promenade n°5 - Au coeur de la ville (2) : de Manneken Piss au Royaume de Tintin

Promende n°5 - Au coeur de la ville (2ème partie ): 
de Manneken Piss au royaume de Tintin

Moyens de communication 
Point de départ : rue du Chêne, The Mannekenpisplace
Accès place de la Bourse: métro ligne 5 et 6 (Bourse); Trams : 3, 4, 31,32 et 33 ; bus 48 et 45 (rue du Lombard)

Sculpté par Jérôme Duquesnoy (1565-1641), Manneken Piss, le plus vieux bourgeois de Bruxelles fait son petit 
pipi depuis 400 ans  à l'angle de la rue du Chêne et de la rue de l'Etuve. 
Chaque jour, hiver comme été, qu'il vente ou qu'il drache, Chinois, Japonais, Anglais, Américains, Brésiliens, Russes, Allemands, Coréens et même...Belges 
viennent se faire tirer le portrait devant ce  Bruxellois hors du commun et, faut-il le préciser?,unique au monde. 


La foule d'admirateurs aux pieds du Manneken Piss est souvent inouie.
Prenons donc la rue de l'Étuve comme point de départ pour une autre promenade Art nouveau au coeur de la ville.

1- Immeubles de rapport signés Hamesse et Vizzavona
Prenez la rue de l'Etuve en direction de la la Grand Place de Bruxelles. Par temps ensoleillé vous aurez dans votre perspective la flèche gothique toute blanche de l'Hôtel de ville et juste sur son côté droit, à l'angle de la rue du Lombard , l'immeuble de rapport construit en 1909 par Paul Vizzavona, n° 30/32 rue du Lombard.
30/32 rue du Lombard. Architecte: Paul Vizzavona (1907)
Le rez-de-chaussée a malheureusement été "modernisé"  (autant dire : dénaturé) mais le reste de cette façade monumentale a conservé tous ses éléments Art nouveau qui ont fait pendant dix ans le style Vizzavona: encadrements des fenêtres, gardes-corps des balcons en fer forgé comme l'épi couronnant la tour d'angle mansardée.


Un peu plus bas, au n°9 rue du Lombard, Paul Hamesse construit en 1905 
un autre immeuble de rapport dans le style géométrisant qui le caractérise: 
5-9 rue du Lombard. Paul Hamesse (1905)

éléments décoratifs taillés dans la pierre bleue, oriels métalliques sur deux étages couronnés de balcons en fer forgés). La signature de l'architecte se trouve discrètement au dessus de la petite porte d'entrée de gauche  conduisant aux appartements. Malheureusement, ici aussi, les vitrines modernisés du magasin ne sont plus en harmonie avec cette réalisation.  


Angle de la rue du Marché au Charbon
et de la rue des teinturiers
Faisant le coin de la rue du Marché au Charbon et de la rue des Teinturiers     (n°17/19), autre immeuble de rapport d'inspiration moderniste avec ses trois oriels courant sur trois étages. 
Celui de l'angle est couronné d'un balcon auquel on accède par deux portes-fenêtres surmontées d'un beau sgraffite  (non enluminé) quiets sans doute l'oeuvre d'un peintre symboliste, peut-être Émile Fabry ou Jean Delville... 


Des sgraffites symbolistes peu commun 
Porte d'entrée du
37 ru du Marché au Charbon
De ce croisement vous apercevrez dans la continuation de la tortueuse rue du Marché au Charbon la très remarquable vitrine peinte en jaune d'un magasin (aujourd'hui d'instruments de musique):le 37 rue du Marché au Charbon. Une insolite survivance anonyme de l'époque Art nouveau qui montre à quel point les architectes et décorateurs étaient  soucieux d'éveiller la sensibilité de tout un chacun en intègrant l'Art nouveau dans le décor  urbain le plus ordinaire.. projet que l'on retrouve à deux pas de ce lieu avec la pharmacie du Bon secours décorée par Paul Hamesse

2 - Paul Hamesse ajoute une pharmacie et un cinéma au décor
En 1905, au coin de la rue Bon secours (du nom de l'église vpoisinne) et du Boulevard Anspach (n°160), Paul Hamesse aménage aussi,  dans un immeuble construit après le recouvrement de la Senne (1866-1871), la Pharmacie du Bon Secours de M. Vercauwen. 
Façade de la pharmacie, côté rue Bons Secours. Paul Hamesse (1905)

Le mobilier a été dispersé il y a quelques années seulement, lorsque le dernier pharmacien a mis la clé sous le paillasson. Une partie de ce mobilier se trouve au Musée d'Art et d'Histoire (Cinquantenaire), une autre au Musée d'Orsay à Paris. On peut juste encore admirer  les très belle vitrines dont tous les éléments ont été conservés: vitraux, portes, consoles (et porte intérieure). 
Vitraux de la pharmacie du Bon Secours


Le 160 boulevard Anspach,
tel quel aujourd'hui
Malheureusement, ce petit joyaux de l'Art nouveau - qui appartient aujourd'hui à la Communauté flamande (elle y abrite un organisme social) -  mériterait quelques judicieux travaux de restaurationentretenu . La façade côté boulevard Anspach est dans un état désolant. 

Paul Hamesse a aussi construit cinq cimémas bruxellois entre 1910 et 1914. Un 
Cinéma Pathé, Paul Hamesse (1913)
en attendant la restauration
seul a survécu, le Pathé Palace au n°85 boulevard Anspach, construit en 1913. Le coq de la célèbre société cinématographique domine toujours fièrement la façade spectaculaire avec son vaste porche d'entrée et son grand bow-window vitré éclairant de grandes salles d'accueil et de détente témoignant de la formidable puissance de séduction de l'invention des frères Lumière
Cet édifice, sauvé de la destruction par la Communauté française, a d'abord servi de salle de spectacle provisoire avant sa restauration...  Un travail impressionnant et toujours en cours car derrière la façade relativement étroite se développait une très grande salle de cinéma et sur le côté droit (rue Van Praet) un café et  un restaurant dont le décor avait été également imaginé par Paul Hamesse. 

3 - Rodin et Falstaff

L'ex bourse de Bruxelles deviendra peut-être un jour
le Musée de la bière (belge, évidemment)
Au milieu du XIXème siècle, la Senne, petite rivière qui zigzague depuis huit siècles à travers la ville, s'est transformée en égoût à ciel ouvert. La population explose. Multipliée par trois en quelques décennies, elle dépasse les 150 000 habitants. L'assainissement de la rivière s'impose. En 1866,  plus de mille maisons sont expropriées, la Senne est canaliése, voûtée et recouverte par des boulevards centraux ornés d'édifice prestigieux. Parmi ceux-ci la nouvelle Bourse à laquelle collabora notamment un jeune sculpteur de talent : Auguste Rodin. Deux statues (à l'intérieur) lui sont attribuées.  Désaffectée depuis 20 ans, la Bourse pourrait accueillir  un futur musée de la bière...En attendant, elle abrite épisodiquement des expositions de grande ampleur... 

Le long de ce bâtiment, un restaurant créé en 1886 fut racheté  en 1903 par une dame  Broeckaert  pour y établir le Falstaff (17-21 rue Henri Maus): un débit de boisson destiné surtout aux riches agents de change qui grouillaient dans le quartier. Pour les séduire, elle n'hésite à engager de grands frais et  fait appel à un artisan  qui a  notamment collaboré avec Victor Horta:  Émile Houbion

Une des deux grandes vitrine du Falstaff (É;Houbion 1903)
Le résultat est aussi superbe que spectaculaire: sous un grande marquise en métal et verre américain, Émile Houbion dessine  une façade  Art nouveau dans le style géométrique préconisé par Hankar. Elle est découpée en six parties,  les plus remarquables étant les deux grandes vitrines carrées de l'établissement audacieusement divisées par deux cercles excentriques, une courbe tangentielle et deux verticales.
Tout le reste est à l'avenant : il faut séduire et satisfaire les agioteurs...tout est donc  luxe, fièvre et volupté. Lustres floraux, vitraux, miroirs biseautés, ameublement  et  ferronneries (à voir, la rampe de la descente aux toilettes
Première salle du Falstaff
digne d'Horta) invitent aujourd'hui à un voyage au temps où spéculateurs et boursicoteurs échangeaient leurs tuyaux financiers en ingurgitant force gueuzes et autres lambics. Dans la  salle du fond, éclairée par une verrière zénithale,  un grand vitrail glorifie John Falstaff, héros  shakespearien et, forcément,grand buveur de bière. 
Ce rare  survivant d'une époque qui compta beaucoup de bistrots à la mode n'a quasiment subit aucune transformation en un siècle si ce n'est la très belle enseigne art déco à côté de la porte d'entrée qui date des années '30.
Troisième salle du Falstaff Avec les trois vitraux évoquant le héros shakespearien.
Projet d'ameublement. 
Aquarelle d'Émile Houbion 
D'Émile Houbion on ne sait pratiquement rien aujourd'hui. Un tour sur internet  nous a permis de trouver  récemment sur un site de mise en vente la reproduction d'une aquarelle de sa main présentant un  projet d'ameublement. Sur ce document  une indication précise: Houbion  était Fabricant d'ébénisterie et de menuiserie d'art et son atelier se trouvait  21 rue de Vienne à Ixelles (rue rebaptisée après la guerre de 14-18  rue Major Dubreucq).
De l'autre côté  de la Bourse, un autre établissement  a  lui aussi résisté au temps qui passe. Il date 
Le Cirio, daté 1886, mais dans certains aménagements
on y devine quelques influences modernistes.
 de 1886. Le  Cirio, 18 rue de la Bourse  a été créé  par Francesco Cirio. C'était une maison de bouche réputée pour ses spécialités italiennes.  Antérieur de près de vingt ans au Falstaff,  il a  manifestement été reloocké en partie au tournant du siècle (dans la seconde salle).  Mais comme le Faldstaff, ce troquet a conservé l'essentiel de son décor d'origine.


4 - Les Majoliques de Privat Livemont

La rue du Marché au Poulet est parallèle à la rue de la Bourse. Il suffit de tourner le coin. Au 32-34 rue du Marché aux Poulets, Privat Livemont nous offre depuis 1897 une séquence inouie de 26 tableaux en majolique réalisés d'après ses dessins par la faiencerie Boch de La Louvière.


La Grande Maison du Blanc - Décor de façade créé par Privat- Livemont (1897)


C'était une commande de La Grande Maison du Blanc. Un long bandeau en carreaux de céramique rouge avec lettres blanches annonce toujours : bonneterie, dentelle, corsets, layette, trousseau, lingerie, chemiserie, toile, linge de table, coton, tapis, rideaux, robes, tissus Aujourd'hui, l'apparence du rez-de-chaussée et du premier étage de cet ex-grand magasin est totalement dénaturée par un affichage criard à toutes les fenêtres.


Chaque femme évoque un métier très féminin. Mais aussi le commerce et l'industrie
 En attendant une restauration profonde du rez-de-chaussée de cette façade, il faut donc lever les yeux pour admirer cette fresque qui, entre chaque fenêtre, couvre les deux deux étages supérieurs d'un bâtiment par ailleurs purement néo-classique: les douze panneaux féminin vantent commerce et industrie mais surtout les activités traditionnelle de la femme : filage, tissage etc... Les autres panneaux sont à motifs floraux

En face de la Maison du Blanc,  41 rue Marché aux Poulets, une façade Art nouveau très caractéristique attire
41 rue du Marché-aux-Poulets. Le balcon surmontant la logette

l'oeil. Elle court sur six étages en se transformant à chaque niveau : longtemps enlaidie par une vilaine enseigne, elle a presque retrouvé son âme. Les niveaux supérieurs permettent en tout cas d'imaginer l'original: d'abord une baie vitrée ovale divisée par deux meneaux  déterminant toute l'harmonie de la façade. Ils supportant la logette surmontée d'un superbe balcon trapézoïdal avec auvent. Aux derniers étages "rappel" du rez-de-chaussée i et du premier étage. Remarquez la façade de brique blanches rythmée d'assises en pierres bleues et en briques rouges

5 - Horta et Rousseau, Grand Place

De la rue du Marché aux Poulets, rejoignez la Grand Place et son magnifique décor reconstruit après le bombardements de la ville  exécuté sans raison sur l'ordre de Louis XIV (1695).  En 1899, Victor Horta et le sculpteur Victor Rousseau associent leurs talents pour rendre  hommage au bourgmestre  Charles Buls, grand défenseur du Bruxelles historique. Cet hommage - Les artistes reconnaissants -  En souvenir des maîtres architectes brabançons - se trouve placé rue  Charles Buls juste à côté du gisant de 't Serclaes dont  tant de touristes ont caressé la main et le bras en faisant un voeu de bonheur, que ceux-ci sont complètement usés.
Bas relief de Victor Rousseau
Gisant de 't Serclaes  au bra usé par les 
caresses des touristes 
qui en espèrent un peu de bonheur


.    

 
















6 Une boutique...
En 1904, à quelques pas de la Grand Place, au 7 rue de la Madeleine  Léon Sneyers a créé la façade et le décor de magasin Marjolaine. Pendant longtemps, la façade fort 
malmenée (recouverte complètement de peinture verte - vitraux compris -  jusque dans les années 90 et même emboutie par une Citroën 15 dans les années 50) a été restaurée  

Une façade restaurée avec amour

complètement dans son état d'origine (y compris la porte d'entrée pas toujours visible, mais soigneusement conservée). Cela permet d'admirer la délicatesse des boiseries et des vitraux créés par une des plus fervents admirateur de la Séccession viennoise à Bruxelles. A l'intérieur, les rayonnages du côté droit sont d'époque.  (voir aussi  la maison Cortvriend, 6-8 rue de Nancy, première oeuvre architecturale de Léon Sneyers  - promenade n°5) 


...et un restaurant
Autre lieu soigneusement préservé des injures du temps : le restaurant Vincent, installé rue des Dominicains, en plein coeur du quartier les plus touristique de Bruxelles. Établi en 1905, le lieu n'a pratiquement pas changé depuis cette date. Au mur vous trouverez encore le tarif des consommations et des repas  pratiqués en 1912 ( l'occasion de constater que le franc-or de l'époque vaudrait  aujourd'hui une bonne dizaine d'euros - les prix ont été multipliés par 400 en un siècle).
La grande salle de Chez Vincent et ses majoliques qui évoquent la pêche en mer et la récolte des crevette le long des plages de la mer du Nord. 
La cuisine et son étonnant décor
Le lieu est assez étonnant: plafond et murs sont totalement recouverts de grandes majoliques, tableaux en céramiques d'art  réalisés par Helman d'après les oeuvres d'un peintre hollandais... Helman était probablement le plus prolifiques des artisans bruxellois de cette époque spécialisés dans ce genre de réalisations.  Ici, même la cuisine est décorée de la même façon, ce qui en fait probablement la plus artistique de toutes les cuisines de restaurant du monde entier....


7 – Place de Brouckère, l’Hôtel Métropole
Le grand hall de réception de l'Hôtel Métropole.
Un décor souvent utilisé par le cinéma.
Dernier survivant bruxellois de la belle époque, le luxueux Hôtel Métropole, a été construit par Alban Chambon. Inauguré en 1895, il n'est que très marginalement marqué par le modernisme qui venait d'éclore.  
Son entrée monumentale de style Renaissance, son hall de réception et sa grande salle Empire faits pour éblouir les voyageurs, sont les témoins aussi précieux qu'éblouissants du conservatisme bourgeois sans imagination dont Victor Horta signa l'arrêt de mort. A voir absolument, la superbe salle du café, avec ses lustres et ses glaces qui laisse quand même transparaître une certaine influence de l'Art nouveau qui s'installe massivement dans toute la périphérie bruxelloise. Cinq ans après l'inauguration de cet hôtel, Horta construira, 111 rue Neuve, à quelques centaines de mettre de là, les grands magasins A l'Innovation (détruits tragiquement en 1967 par un incendie qui fit 323 victimes) et puis en 1906 et 1909 les magasins Wauquez, rue des Sables (que nous verrons plus loin) et les établissements du bijoutier Art nouveau Philippe Wolfers, rue d'Arenberg (les vitrines de ce magasin qui fut transformé en banque se trouvent au Musée d'Art et d'Histoire et servent à présenter quelques chefs d'oeuvre de l'Art nouvrau belge).

8 - En passant par l'Espérance 


De la place de Brouckère; remontez le boulevard Adolphe Max jusqu'à la petite rue du Finistère. Elle longe l'église du même nom et abrite un ravissant petit établissement décoré dans le style art déco des années 1925: c'est la bien nommée Taverne de l'Espérance, autrefois bordel, aujourd'hui classée et aménagée en petit hôtel confortable.
Par la rue aux Choux on arrive près de la place des Martyrs, ci-devant place Saint-Michel, construite en 1775 sous le régime autrichien et rebaptisée Place des Martyrs de la Liberté après la révolution de 1830. Le monument central, est entouré d'une crypte où sont gravé les noms des 467 révolutionnaires tués à Bruxelles lors des Journées de Septembre. Aux extrémités de la place, deux autres monuments sont érigés en 1897 et 1898 à la gloire de deux de ces victimes, Jenneval et le Comte Frédéric de Mérode. Le socle du second, très étonnant avec ses courbes ondulantes, a été dessiné par Henri Van de Velde, grande figure de l'Art nouveau belge mais qui exerça essentiellement ses talents moderniste en Allemagne où il fonda l' école de Weimar en 1902. A Bruxelles, il a conçu le décor, l'ameublement et les vitraux de l'hôtel Otlet créé par Octave Van Rysselberghe  et, en 1895, les plans de sa propre maison, le Bloemenwerf, avenue Vanderaye à Uccle. Avant 1900, cette maison fut un foyer extraordinaire de créativité pour tout le modernisme européen.

8. La Bande dessinée chez Horta... et chez Pringier 

Reprenez la rue aux Choux, jusqu'à la rue du Marais, tournez à droite puis prenez à gauche dans la rue des Sables. Longtemps cette rue étroite a été un centre journalistique important.Au n° 33/35 Le siège Art nouveau du journal socialiste Le Peuple y a été construit en 1905 par un élève de Victor Horta, Richard Pringiers.
Maison de la presse socialiste. Richard Princiers (1905)
 L'influence de Victor Horta se voit ici dans les arabesques des fers forgés du balcon
En face de Tintin,
Max Sleens

Le rez-de-chaussée a été modernisé en 1931 par Fernand Brunfaut, mais le reste de la façade a été conservé dans son état d'origine avec l'enseigne “La Presse socialiste coopérative”. Ce bâtiment abrite aujourd'hui un petit musée consacré au dessinateur de bande dessinée Marc Sleens, créateur de Néron (tout à fait contemporain du Tintin de Hergé).
Juste en face, au 20 rue des Sables, Victor Horta avait construit simultanément (entre 1903 et 1906) les magasins Waucquez, spécialisés dans le commerce de tissus en gros. Abandonné, vandalisé pendant plus de 20 ans, cet immeuble est miraculeusement sauvé du désastre par quelques amoureux de l'Art nouveau et de la bande dessinée - notamment Guy et Leona Decissy qui sauvèrent aussi la Maison Cauchie. Il  devient en 1989 Le Centre belge de la Bande dessinée. Horta sauvé par Tintin et Spirou en quelque sorte! Le bâtiment est superbe avec ses grandes baie vitrée sur deux étages, ses pierres blanches taillées en vagues mouvantes, ses extraordinaires fers forgés arachnéens, et surtout , à l'intérieur, un vaste espace harmonieux ouvert en son milieu comme une cathédrale de lumière soutenue par des piliers de fonte. Au milieu de cet espace fantastique trône un lampadaire monumental aux globes soutenus par des potences en coup de fouet stupéfiantes. Un lieu idéal pour magnifier toute l'inépuisable richesse de la bande dessinée mondiale.

9. La pause
Le Centre Belge de la Bande Dessinée comprend également une brasserie où se reposer dans une atmophère très poétique après une aussi longue promenade.

Malgré nos recherches, il ne nous a pas toujours été possible de déterminer la date du décès des architectes ou des artistes ayant réalisé une oeuvre montrée dans cet article ou de retrouver des ayants droit.  Afin de ne pas enfreindre involontairement la législation sur les droits d'auteurs, toute précision ou information concernant l'un ou l'autre document photographique  sera immédiatement prise en compte. Sans autorisation, le ou les documents photographiques seront immédiatement supprimés. 




jeudi 7 août 2014

PROMENADE n°5 : Au coeur de la ville (1ere partie)

Point de départ : place Louise. Parkings: place Poelaert et boulevard de Waterloo; métro ligne 2 et 6; trams 92 et 94 ; bus n°6, 8,10 et 11.


1- A l'ombre du Palais de Justice
Palais de Justice de Bruxelles, oeuvre de Joseph Poelaert 
Construit entre 1860 et 1883 par Joseph Poelaert, le Palais de Justice de Bruxelles  fut longtemps le plus colossal de tous les bâtiments d'Europe et même du monde. Il symbolisait, à sa façon, la formidable réussite de la "jeune Belgique" devenue en un demi siècle seulement  la seconde puissance industrielle de la planète, juste  derrière la Grande-Bretagne.  Incontournable, donc!
Pas de doute, pour Joseph Poelaert
Bruxelles en 1880 est vraiment la nouvelle Babylone
Son style -  néo-assyro-babylonien (eh oui!) -  n'a en principe  rien à voir avec l'Art nouveau bruxellois mais en jetant un coup d'oeil à l'intérieur et à l'extérieur de ce palais unique au monde vous découvrirez vite que par son extravagance et sa liberté de ton  absolue il témoigne déjà du bouillonnement intellectuel qui s'annonce dans la  très provinciale capitale belge. On peut se promener librement dans cet édifice aux heures d'ouverture 


Juste derrière le Palais de Justice la jolie place Jean Jacobs a perdu tout un pan de ses belles maisons fin de siècle remplacées par des bureaux anonymes. Mais l'autre côté a heureusement conservé son allure originale.

15 Place Jean Jacobs. Jules Brunfaut (1903)
Au 15 Place Jean JacobsJules Brunfaut a construit une assez insipide maison de style éclectico-médiéval. Elle  n'attirerait guère notre attention si le même Jules  Brunfaut n'avait été en 1903  l'auteur du merveilleux hôtel Hannon,  l'un des principaux chefs d'oeuvre de l'Art nouveau bruxellois (voir en ouverture de la promenade n°2).



9 place Jean Jacobs -. Georges Hobé (1904)





En revanche, au  9 Place Jean Jacobs, Georges Hobé,  ébéniste de métier, ce créateur de meubles Art nouveau, venu sur le tard à l'architecture,  signe à l'âge de cinquante ans (1904) une très belle maison moderniste.  Utilisant uniquement briques blanches et pierres blanches,  il compose une asymétrie harmonieuse  en jouant sur la forme des fenêtres. Au rez-de-chaussée, elles sont en plein cintre avec une porte largement ajourée et garnie de fers forgés. Au premier étage, la large baie vitrée se décompose en trois partie avec un bow-window triangulaire central couronné d'une terrasse (qui, après restauration,  a retrouvé son garde-corps en fer forgé de style géométrique). 
Au dessus de chaque fenêtre un panneau décoratif en pierre orné de trois cercles énigmatiques. Et comme sa voisinne, la façade se termine étrangement en un demi oval de pierre blanche couronné d'un demi cercle lui aussi très énigmatique.


7 place Jean Jacobs.
Georges Pereboom (1902.
 Juste à côté,  Georges Pereboom  a composé en 1902 une façade dans un esprit moderniste presque identique...en apparence du moins(voir promenade n°2 sa maison personnelle).  Tout l'intérêt de ce duo exceptionnel réside donc dans la confrontation immédiate de deux façons d'aborder l'Art nouveau  Ici, pas de rigueur géométrique mais plutôt de la poésie:  la porte d'entrée en belle boiserie est surmontée d'un très classique  figure féminine et, au dessus, de l'auvent, l' imposte est garnie d'une rosace gothique en fer forgé. Pereboom mélange les éléments sans grande rigueur tout à l'opposé de Georges Hobé  Cette maison que l'on pourrait qualifiée d'Art nouveau rococo est couronnée comme sa voisinne par un demi oval portant un message: ici  une sorte de chandelier en fer forgé à neuf branches qui fait inévitablement penser à une hanoukkia, symbole de la Fête juive des LumièresMême type de fer forgé sur les côté pour l'ancrage de la façade.

Avant de quitter la place Jean Jacobs, jetez encore un coup d'oeil aux n° 1 et 3 qui font angle avec la rue aux Laines. Maisons très étroites et d'aspect banal mais bourrées de petits éléments Art nouveau.
Suivez ensuite la rue Wynants puis l'étroite rue du Faucon qui plonge vers le quartier historique des Marolles et aboutit à la rue Haute, une des plus ancienne  rue de Bruxelles, dont le tracé date du Moyen-Age.

2 - La Cité Hellemans

En tournant à gauche dans la rue Haute, on arrive à la Cité Hellemans (du nom de son concepteur , l'architecte Emile Hellemans, qui l'a imaginée dès 1905 et mise en chantier entre 1912 et 1915). Ce sont les plus anciens logements 
La Cité Hellemans, côté rue Blaes (1915). 
Dès  sa création des magasins avaient été prévus 
pour assurer le bon fonctionnement de la cité. Ils sont toujours là.

  1. sociaux de Bruxelles, conçus dans l'esprit hygiéniste britannique et l'esprit moderniste belge, alliant confort et esthétique Art nouveau (bandes de briques polychromes, oriels, formes et répartition des fenêtres etc). Ils ont remplacé un réseau serrés d'impasses et de rues misérables où habitaient plus de mille personnes. Cet ensemble exceptionnel de 273 logements comprend sept barres parallèles séparées par de larges allées piétonnes qui favorisent l'ensoleillement (chaque appartement a son balcon ou sa terrasse). Les allées ont reçu le nom d'un des petits métiers artisanaux pratiqués dans les Marolles : rues des Ramoneurs, des Chaisiers etc. Les barres sont reliées entre elles par des passages sous arcades qui donnent un caractère monumental à l'ensemble. Conçue pour durer quelques décennies, la cité Hellemans vient d'être entièrement rénovée, restaurée et modernisée tout en conservant sa fonction sociale. Elle fêtera son centième anniversaire en 2015
Rue transversale sous arcades de la cité Hellemans . 

En quittant la cité Hellemans, rejoignez la rue des Capucins qui relie la rue Haute  et la rue Blaes. S'y trouve la première école normale réservée aux filles de Bruxelles. 

3 - Une école signée Henri Jacobs

Première école normale pour jeune fille pauvre de Bruxelles. H. Jacobs (1910)


La ville de Bruxelles, en effet,  ne s'est pas contentée de créer des logements sociaux dans un des quartiers les plus misérables de la ville, elle y a aussi établi tout un réseaux d'enseignement. Exemple : au 58 rue des Capucins, Henri Jacobs (1864-1935) construit une école normale pour jeunes filles (école Emile-André rebaptisée aujourd'hui Institut Emile Diderot)
Elle a été inaugurée en 1910, bien avant que commencent  les travaux de la cité Hellemans.

Détail du préau de l'école normale de la rue des Capucins






Ce bâtiment d'aspect sévère cache un véritable trésor artistique: un préau stupéfiant par sa décoration lumineuse totalement Art nouveau. Grandes baies vitrées qui donnent sur une cour intérieure, galerie avec consoles et garde-corps modernistes, nombreux lustres électriques presqu'intégralement dans leur état d'origine, décoration au pochoir des petites voûtes en berceau du plafond et enfin nombreux sgraffites éducatifs signés Privat-Livemont.
Fresque murale de Privat-Livemont  glorifiant la ville de Bruxelles
Bref, une oeuvre totale où l'Art nouveau se met au service de l'enseignement, dans un milieu très populaire.


En semaine, l'école est facilement accessible et il est possible d'obtenir l'autorisation de pénétrer à l'intérieur du préau. 



Après cette visite (si vous avez eu un peu de chance!), descendez la rue des Capucins, tournez à droite dans la rue Blaes et puis  tout de suite à gauche..

4 - "Le" jardin d'enfants de Victor Horta


Jardin d'enfants
 au coeur du quartier populaire
des Marolles
(Victor Horta 1896)
Au n°40 rue Saint-Ghislain, Victor Horta est le premier à se préoccuper du rôle social de l'architecture Art nouveau. L'idée de départ est venue du bourgmestre de la ville, Charles Buls. Séduit  en 1895 par une des premières oeuvres révolutionnaire de l'architecte, la maison Frison (voir presqu'à la fin de cette promenade), il le mit au défi de construire dans le même esprit un jardin d'enfants au coeur du quartier le plus déshérité de la ville. Victor Horta releva le gant, mais fidèle à ses principes sociaux et philosophiques, il prit tout son temps pour faire de ce modeste  projet un véritable manifeste de l'Art nouveau.
La construction est simple: quatre classes seulement et un vaste préau éclairé par une grande lanterne appuyée sur une légère charpente métallique. Mais la façade en pierre bleue, pierre d'Euville et pierre blanche de Gobertange est une véritable leçon sur l'Art nouveau lui-même.
Marquise en coup de fouet
du Jardin d'enfant qui a inspiré Guimard
Victor Horta (1896)
Certaines pierres sculptées ont exigé le travail d'un ouvrier-artisan pendant trois semaines. La marquise qui protége des intempéries repose sur de magnifiques consoles en fer forgé ouvragées en coup de fouet. Elles s'écartent en éventail, symbolisant aux yeux de l'architecte la croissance et l'épanouissement des enfants.

En quittant le Jardin d'Enfants descendez un peu plus bas dans la rue Saint-Ghislain et, pour un nouveau coup de coeur, prenez la rue de Nancy, à droite.


5 - Une maison d'artiste en 1900

Autour de 1900, beaucoup d'artistes, peintres, musiciens, sculpteurs ont voulu s'installer dans une maison Art nouveau conçue spécialement pour eux. C'est le cas du jeune peintre Albert Cortvriendt  qui serait sans doute totalement oublié aujourd'hui si il n'avait confié la construction de sa maison et de son atelier (6-8 rue de Nancy) à  un de ses amis:  Léon Sneyers. En 1900, Albert Cortvriendt a 25 ans, Léon Sneyers 23. Ce sont deux jeunes hommes provocateurs et modernes. Sneyers a été élève de Paul Hankar le grand initiateur de l'Art nouveau géométrique. Cette première maison en est une déclinaison personnelle éblouissante. Mais ce sont les éléments décoratifs qui apportent une sorte de magie indéfinissable à cet ensemble ensemble architectural unique. 
Double porte d'entrée ajourée du 6 rue de Nancy (entrée principale).
Vitraux géométriques inspirés par les masques africains. 

Sgraffite géométriste conçu pour le 6-8 rue de Nancy.
par  Paul Cauchie, ami de Léon Sneyers et  aussi élève de Paul Hankar.
6 Pause au Palais du vin

Au début de la rue des Tanneurs, prenez à droite la rue du Miroir puis à gauche la rue des Tanneurs.En 1892, Ernest Catteau, patron de la société Brias et Cie (fournisseur de la Cour en pâtisseries, vins et liqueurs), achète l'ancienne Boulangerie économique  installée au 60 rue des Tanneurs. Il la remplace par un grand entrepôt vinicole. Le succès est tel qu'en 1910 il faut agrandir. L'architecte Fernand Symons imagine donc pour le 50-62 rue des Tanneurs une superbe
Le Palais du Vin, Ferand Symons (1910)
façade en briques jaunes et pierres blanches de style gothico-Art nouvreau. Le Palais du Vin 
est délocalisé à la fin du XXème siècle mais le bâtiment, racheté par le Centre public d'aide sociale de Bruxelles en 1997, a été restauré intégralement en même temps que le Marché de Pède voisin qui était spécialisé dans le textile. A voir particulièrement les grandes halles à barriques de vin. Spectaculaires
Aujour d'hui le Palais du vin est transformé en ateliers et lieu de restauration très agréable 


7- Le fantôme de Victor Horta 


Après avoir reconstitué vos forces, revenez sur vos pas rue des Tanneurs. Passant par la rue des Brigittines et avant d'arriver à la place de la Chapelle, il vous faudra traverser une sorte de no man's land, résultat de la pire opération urbanistique bruxelloise: la construction de la jonction ferroviaire souterraine entre la gare du Midi et la gare du Nord. Les travaux ont duré plus d'un demi siècle pour se terminer en 1954, laissant un centre ville complètement dévasté, qui ne s'en remettra jamais vraiment.
Entre vestiges médiévaux,  église baroque, bowling et boulevard,
la tour qui a remplacé la Maison du Peuple de Horta
Pour parachever ce désastre, dix ans plus tard, en 1964, le chef d'oeuvre absolu de Victor Horta, la Maison du Peuple, commandée par le leader socialiste Emile Vandervelde, fut rasée sur ordre du même Parti Socialiste, pour réaliser une immonde spéculation immobilière.
Voici résumé en trois documents l'histoire de cette tragédie
En 1963, appel international
pour sauver la Maison du Peuple de Victor Horta
L'un des premiers livre remettant à l'honneur l'Art nouveau
et particulièrement l'oeuvre de Victor Horta
Il est préfacé par Louis Aragon
Envoi de l'auteur de ce livre, R.H. Guerrand,
à l'écrivain belge Charles Bertin.
Tout est dit. On est en 1965.

La rue des Brigittines vous conduit donc à la place de la Chapelle puis à la rue Joseph Stevens. Juste en face de la tour en béton qui a remplacé la Maison du Peuple une "fausse" petite place - les numéros sont ceux de la rue Stevens -  a été tardivement rebaptisée "Emile Vandevelde"   en mémoire  du leader socialiste,de l'architecte... et de la Maison du Peuple. Misérable signe de contrition!!!!

8 De Victor Horta à Paul Hemanus...quels liens ?

Sur cette petite place au 22 rue Joseph Stevens, Paul Hermanus a construit un petit immeuble de rapport tout à fait dans l'esprit Art nouveau. Il faut toutefois remarquer qu'entre le projet initial et la réalisation il y a une sacrée différence. Sous l'influence de Victor Horta?
Projet de façade initial 
un peu tarabiscoté pour
 le 22 rue Joseph Stevens. 
Architecte : 
Paul Hermanus
Le 22 rue Joseph Stevens 
tel que réalisé.
En face se trouvait 
la Maison du Peuple
de Victor Horta
Paul Hermanus  est essentiellement  connu pour avoir bâti à Ixelles, au coin de la rue de l'Abbaye et de la chaussée de Vleurgat,  l'hôtel particulier d'Anna Boch dont il était un grand ami. Cet hôtel fut malheureusement remplacé dans les années '50 par un vulgaire immeuble de rapport. Mais on sait aussi que la richissime Anna Boch, mécène des arts, musicienne et grande figure de la peinture néoimpressionniste belge, demanda  à Victor Horta de meubler son hôtel.   
Étrange coïncidence!  Paul Hermanus construit face à la Maison du peuple de Victor Horta  et Victor Horta meuble l'hôtel particulier d'Anna Boch construit par Paul Hermanus... L'hôtel d'Anna Boch et la Maison du peuple ont été détruits. Que reste-t-il de cette rencontre entre deux architectes? Le 22 rue Joseph Stevens ... peut-être. A vous de juger...


29 rue Joseph Stevens 

Au 29 rue Joseph Stevens on trouve un autre  immeuble avec rez-de-chaussée commercial typiquement Art nouveau avec ses majoliques à décor floral vert d'eau, ses gardes corps en fer forgé dessinés en coup de fouet et son élégante légèreté qui contraste singulièrement avec un environnement architectural beaucoup plus dans la tradition bruxelloise.






9 - Horta au quartier du Sablon sur le chemin d'un renouveau 

Le Jardin d'hiver de l'Hôtel Frison
Victor Horta (1895)
En sortant de la rue Joseph Stevens vous entrez automatiquement dans le très chic quartier du Sablon,  réputé pour ses magasins d'antiquités et son marché des samedis et  dimanches . Dans cet environnement qui n'a guère échappé  à la folie destructrice des années 50-80 on trouve encore  quelques  remarquables témoins Art nouveau.

Et d'abord, l'Hôtel Frison, de Victor Horta,  37 rue Lebeau construit en 1895 pour un avocat   (c'est en découvrant cette maison que Charles Buls, bourgmestre de Bruxelles, demanda à 
Le fabuleux départ de la rampe d'escalier 
l'architecte le Jardin d'enfants de la rue Saint-Ghislain - voir point 4 de cette promenade). 
La façade de cet hôtel a été partiellement défigurée en 1955 pour créer une grande vitrine commerciale à l'époque où l'oeuvre de  Horta était purement et simplement vouée aux gémonies. Mais l'intérieur est en très bel état avec plusieurs élément remarquables - rampe d'escalier, manteaux de cheminées, portes et poignées, mosaïques flamboyantes au sol et surtout la grande verrière vitraillée du Jardin d'hiver (superbement restaurée).
Enfin de délicat travaux de restauration, effectués par le précédent propriétaire, ont permis de redécouvrir des peintures murales exécutées par la maître de l'art nouveau.


La cheminée et les grandes glace
du salon du premier étage 
Cette maison historique vient de changer de mains. Mme Nupur Tron, épouse de l'ambassadeur des Indes à Bruxelles, totalement séduite par l'oeuvre de Victor Horta, a décidé de s'y installer avec sa famille. Conseillée par Mme Françoise Aubry, directrice de Musée Horta, elle a entrepris de restaurer en profondeur l'immeuble qui devrait se transformer en fondation et être ouvert  au public avant la fin de 2018 




10- Le dernier sgraffite commercial...

A voir aussi, dans le même quartier,   le seul sgraffite commercial bruxellois qui à survécu aux injures du temps : l'enseigne de la boulangerie  
De Zonne Bloem,  40 rue des Minimes (pour l'instant magasin de livres d'art).
Plusieurs maîtres de l'Art nouveau ont décoré des façades commerciales. 
Aucune n'a survécu sauf celle-ci

11 - La pause au Perroquet 
Un des sgraffites du Perroquet
Enfin vous ne pourrez raté le café-restaurant Le Perroquet (31 rue Watteeu).   En fait, c'est le dernier établissement bruxellois  a avoir conservé intégralement son décor Art nouveau (sgraffites, vitraux, éclairage, mobilier etc. etc.) et, à ce titre, ce bistrot est une véritable pièce de musée. Il fait angle avec la rue Charles Hannssen.  Autrefois c'était le bien nommé "Café du Palais",  lieu de rendez-vous de tous les avocats bruxellois qui passaient une bonne partie de leur temps dans cet énorme Palais de Justice qui fut notre point de départ. La boucle est donc bouclée.
Le comptoir du Perroquet
Malgré nos recherches, il ne nous a pas toujours été possible de déterminer la date du décès des architectes ou des artistes ayant réalisé une oeuvre montrée dans cet article ou de retrouver des ayants droit.  Afin de ne pas enfreindre involontairement la législation sur les droits d'auteurs, toute précision ou information concernant l'un ou l'autre document photographique  sera immédiatement prise en compte. Sans autorisation, le ou les documents photographiques seront immédiatement supprimés.